Attendre qu’une graine germe fait partie du plaisir du jardinier. Certes, il est souvent plus simple et plus sûr d’acheter des plans bien venus et de les repiquer à leur emplacement définitif.
Toutefois, il est des végétaux qui se sèment « en place » comme le Volubilis, le Pois de senteur, la Capucine ou les Belles-de-nuit. Ils ne peuvent donc se passer de votre intervention au stade de la graine car les graines assurent la survivance d’une espèce, donc destinées à germer et à donner des plantes.
Placer une petite serre de jardin peut vous apporter des avantages pour les semis.
Sommaire
Les époques des semis
Elles sont très variables selon les espèces, mais pour un amateur, il n’est jamais souhaitable de semer trop tôt. Les semis réussis ne résisteraient pas à un repiquage précoce. Attendre que la température soit suffisamment élevée pour ne pas avoir à craindre des gelées nocturnes ou matinales ou même des variations thermiques excessives.
Pour la plupart des annuelles et des vivaces, il n’est pas souhaitable de semer avant Avril, ni après Juin.
Les semis « en place »
Quelques plantes n’émettent pas de radicelles, mais une forte racine pivotante. Elles souffriraient d’une transplantation et doivent se semer « en place », c’est-à-dire là où vous souhaitez les voir pousser.
Ce sont :
- les Centaurées
- les Coquelicots
- les Escholitzias
- les Pieds-d’alouettes
- les Belles de nuit
- les Coloquintes
- les Haricots d’Espagne
- le Lupin annuel
- le Ricin
- les Soleils
- les Ipomées
- les Capucines
- le Pourpier
- le Lin à grandes fleurs …
Celles qui ont de petites graines se sèment en lignes et doivent être éclaircies après émergence. Celles à grosses fleurs se sèment « en poquets » ; ce mot signifie simplement que dans une petite cuvette ménagée dans la terre, on met ensemble 5 ou graines.
Il est toujours souhaitable de semer dans une terre très meuble et légère. Le terreau est idéal, additionné de super phosphate (une poignée au mètre carré).
Après avoir préparé votre terre, vous pouvez tamiser un mélange de terreau et de sable siliceux en surface.
Comment semer
Plus une graine est petite, moins elle devra être enterrée. A la limite, ne les enterrez pas du tout : un léger roulage en surface suffira à les faire pénétrer.
D’ailleurs, certains spécialistes proposent des graines dites « enrobées ». C’est le cas pour les Pétunias, dont la graine est minuscule. Elle se présente comme une petite perle qui se pose directement sur le terreau.
Cet enrobage est composé de produits nourriciers et anti-parasitaires. En facilitant le semis à intervalles réguliers, ce procédé encore peu répandu, évite les repiquages.
Un semis doit être humide, sans excès. L’effet mécanique de l’arrosage est dangereux car il risque de bouleverser la terre et disperser les graines légères.
Aussi munissez-vous d’un arrosoir à poire fine ou réglez votre lance en brouillard.
Dès la première levée, vous devez éclaircir, c’est-à-dire enlever avant croissance les plantules en excès. Elles gêneraient les autres et ne donneraient aucun résultat.
Un support doit être offert aux espèces grimpantes dès l’apparition des premières feuilles.
Si l’éclaircissage vous semble fastidieux, utilisez des graines en ruban. Elles sont espacées, à bon intervalle, et collées sur un support que l’on déroule et qui se dissout dans la terre (Ruba-graine).
Les semis en pépinières, châssis et pots
Bien des plantes se trouvent bien d’une ou plusieurs transplantations qui développent par réaction leur vigueur et leur résistance. Elles peuvent en conséquence se semer soit en pépinières en pleine terre, soit dans un châssis couvert ou non, soit en pots ou en caisse.
Dans tous les cas, un bon terreau de feuilles mêlé de fumier décomposé est nécessaire.
Pour des cultures en pots ou en caisse, il n’est pas difficile de stériliser le terreau nécessaire à leur remplissage.
Pour cette opération, mettre le terreau dans un sac de plastique et le faire bouillir entre 30 et 50 minutes dans une lessiveuse ; cette précaution peut éviter bien des déboires dus à des ennemis divers qui entraîne la « fonte des semis », c’est-à-dire leur destruction.
Les godets
Ce sont de véritables petits pots, généralement carrés, de la taille d’un emballage de yaourt. Ils sont fabriqués en tourbe moulée. Leur composition est donc végétale.
Empli de terreau ou de sable, ils peuvent être déposés sous châssis en pleine terre à votre convenance. Lorsque la plante est suffisamment forte, vous dégagez le gobelet de son entourage et vous voyez alors que les radicelles ont traversé la paroi de tourbe sans difficulté.
Vous replantez le tout « en place » sans que la plante ait subi le moindre arrêt de végétation ni blessure aux racines.
Ce procédé est appelé au plus grand développement.
Les « bakaplans »
On peut acheter désormais des préparations de graines en milieu nourricier. Il suffit d’enlever le couvercle de feuille d’aluminium pour voir se développer de nombreuses petites plantes.
Ce sont, en quelque sorte, des plantes en conserve. La qualité des graines est bonne, la germination parfaite ; toutefois, il est nécessaire de repiquer assez tôt et avec précaution pour que les plantules ne s’étouffent pas entre elles par leur densité.
Les « micro-serres »
Plus techniques, mais très efficaces pour les semis et les transplantations, ces « micro-serres » dérivent d’un principe simple ; il s’agit d’un bac en matière plastique moulée, recouvert d’une cloche spéciale (rectangulaire) avec des orifices d’aération obturales.
La culture proprement dite s’effectuera en « Jiffy Strips » ou godets de tourbe, et à l’aide de « Terosec », compost tourbeux aseptisé, compressé et enrichi de matières nutritives.
La « micro-serre » (0,58 m de long – 0,30 m de large – hauteur totale 0,24 m) peut se placer n’importe où, à proximité d’une source de chaleur. Les résultats sont remarquables.
Les châssis « cloche » et les tunnels « croquets »
La création de ce matériel est liée à la vulgarisation des films transparents plastiques. Bon marché, efficaces, ils présentent le maximum d’avantages pour la culture en pleine terre ou en châssis.
Ce sont des armatures métalliques recouvertes de film plastique. Certains sont rigides, d’autres se composent de simples arceaux à enfoncer en terre.
Les châssis classiques sont en voie de disparition et sont remplacés par des films de polystyrène ou par des éléments en stratifié d’une conception plus évoluée et plus durable.