La cuisine est le cœur des maisons paysannes et même bourgeoises. Là, comme ailleurs, les meubles sont omniprésents. C’est aussi le cas dans le bureau. Créez alors vos propres meubles de cuisine et de bureau en vous inspirant, par exemple, des modèles du style des Marches de Lorraine.
Sommaire
Le vaisselier
Le vaisselier peut être, non en demi-lune, mais nettement à pans coupés, chaque porte délimitant un panneau. Ce style de meuble possède une série de tiroirs dont aucun n’a le même motif décoratif.
Les ferrures sont toujours bien soignées, forgées et ciselées bien dans une tradition artisanale illustrée par les excellents ferronniers. Les sculptures sont discrètes, souvent inexistantes. Dans certain cas, on relève des incrustations de bois clair, sans grande recherche, mais minutieusement exécutées.
Les motifs décoratifs sont peu nombreux, rinceaux de feuillage ou de fleurs, rosaces, éventails.
Assez fréquemment, des panneaux quadrilobés sur des armoires. Vous pourrez fabriquer les pieds du vaisselier en galette aplatie, octogonaux, avec une élévation grêle.
Sur les étagères, la vaisselle est maintenue soit par une encoche dans le bois, soit par un très léger tasseau cloué.
La chaise et fauteuil
La chaise
Si vous avez choisi de fabriquer une chaise au lieu d’un fauteuil, vous pourrez vous inspirer de la chaise portant le nom de « chaises lorraines ». Elles sont tout à fait typiques. Généralement en chêne, très rarement en noyer ou en cerisier, elles sont basses.
Le siège est à 0,35 m ou à 0,38 cm du sol, entièrement en bois et sans paillage ni cannage.
Les pieds de devant sont toujours tournés en balustres et placés assez haut, un barreau également tourné; les pieds de derrière sont droits.
Les traverses basses sont le plus fréquemment de section rectangulaire avec les angles rabattus, d’une petit moulure en doucine. Plus rarement, les traverses basses sont tournées comme les pieds de devant.
Les dossiers doivent être bien proportionnés et composés d’un simple cadre de bois, les 2 montants prolongeant des pieds antérieurs réunis par 2 traverses en haut et en bas.
On doit noter le festonnage en retrait de la traverse. Le découpage intervient sur un amincissement du bois, ce qui est absolument caractéristique.
La « chairotte » ou le fauteuil
La « chairotte » est une extrapolation de la chaise, à laquelle on adjoint des accoudoirs. C’était la « chaise-à-bras » du XVIIè siècle. Ces petits meubles sont charmants, d’une proportion remarquable, bien qu’un peu incommodes par leur format réduit.
Le banc de bois est le siège privilégié de la ferme des Marches Lorraines.
En ce qui concerne les outils nécessaires pour la fabrication de ces deux types de chaises, vous aurez juste besoin de :
- 1 mètre (pour mesure la longueur nécessaire)
- 1 marteau avec une manche longue
- des clous
Pour la construction des pieds, traverses et dossiers, vous pouvez utiliser le même système que celui des chaises habituelles.
Le bureau-bibliothèque
Le bureau-bibliothèque est toujours fort intéressant pour nous aider à définir des usages anciens. Quelques détails méritent que l’on s’y attarde.
La partie bureau d’abord. En général, son format rappelle celui des « bureaux Mazarin » du règne de Louis XIII, Louis XIV, bien qu’ici, la conception soit très différente. Quelques gravures anciennes nous montrent toujours des gentilshommes de biais sur l’extrême bord des sièges, dans une attitude proche de l’agenouillement.
Aussi, le bureau avait davantage une fonction de secrétaire pour ranger des documents personnels par exemple, que d’écritoire. Il s’agit plutôt d’un meuble d’ecclésiastique, abbé de cour, ce qui semble confirmer le charmant tabernacle, au centre des rayonnages.
Là, nous devons remarquer les pieds galbés soutenant la bibliothèque. Comme c’est un style de la région Lorraine, le festonnage de la traverse supérieure est très lorrain. En effet, nous le retrouvons sur les sièges. Le découpage est toujours en retrait de la traverse elle-même.