L’harmonie d’une pièce est créée par le jeu des couleurs. Ce n’est cependant pas la juxtaposition de plusieurs couleurs, mais bien l’impression donnée par l’ensemble des couleurs sur l’esprit qui crée une harmonie. Un assemblage heureux constitue l’art de la décoration.
Le choix qu’il faut effectuer doit aussi s’inspirer de trois facteurs qui, sans être primordiaux, ont aussi leur importance.
Prenons l’exemple d’une pièce à peindre, on pourra distinguer trois catégories de teintes :
- la teinte dominante
- la teinte médiante
- la teinte tonifiante
Teinte dominante
C’est la plus importante quantitativement. En principe, c’est la teinte des plus grandes surfaces, celles des murs. Choisie pour faire ressortir les autres, pour faciliter le contraste.
Il est en général admis que le ton doit être assez direct, les différents « pastels » proposés dans le commerce peuvent être le plus souvent utilisés.
Teinte médiante
C’est la troisième couleur de l’harmonie qui servira à rendre moins brusque que le contraste recherché.
En effet, celui-ci, pour permettre une véritable harmonie, ne doit pas être trop « fracassant ». Il est indéniable par exemple qu’une porte bleu nuit se trouve en opposition trop violente avec un mur ivoire. Il convient alors d’ajouter une troisième teinte destinée à modifier l’impression de choc que subit l’œil.
Cette troisième couleur ne sera pas forcément sur les murs ou les plafonds, elle peut être aussi bien rendue par des meubles, des boiseries, un tapis ou bien encore par des rideaux ou des tentures.
Au fond, c’est elle qui créera la note intime, la note personnelle.
Teinte tonifiante
C’est la teinte qui provoquera le contraste : mise en évidence par la dominante dont elle est la complémentaire, c’est elle qui attire immédiatement l’attention.
Appliquée forcément sur une petite surface, porte, boiserie de fenêtre, plinthe, elle doit être d’un ton plus vif, plus soutenu que la couleur dominante.
Avant d’employer et pour éviter toute erreur de jugement, il convient de faire un essai limité. Pour cela, il faut peindre avec la teinte choisie une baguette de bois de 50 cm de long ou un rectangle de contre-plaqué de 30 cm de côté environ et l’appliquer sur la teinte dominante. Prenant alors du recul, on juge si l’effet est réussi ou non.
En général et pour éviter des dépenses inutiles, de toutes petites boîtes de peinture d’une contenance d’un dixième ou un quart de litre sont vendues dans le commerce. Elles peuvent servir à ces essais.
Le choix des couleurs dépend encore des dimensions des pièces ainsi que de leur orientation et de leur éclairage.
Les teintes changent les dimensions :
- les couleurs foncées et vives réduisent
- les couleurs claires agrandissent
Dans une pièce sombre
Il faut employer des teintes très claires et chaudes, en effet les gris foncé, vert sombre, bleu foncé, grenats absorbent de 70 à 80 % de la lumière.
Dans une pièce claire
Dans ce genre de pièce, toutes les teintes sont permises. On peut conseiller à titre indicatif :
- Orientation sud : couleurs donnant une sensation de fraîcheur : bleu pâle, vert pâle, vert tendre
- Orientation nord : couleurs donnant une sensation de chaleur : ivoire, jaune sable, beige
- Orientation est : couleurs donnant une sensation de douceur : gris clair, gris lumière, crème
- Orientation ouest : couleurs donnant une sensation d’apaisement : violet, bleu ciel, tilleul, vert d’eau
Compte tenu de tous les éléments que l’on vient de proposer, on doit encore envisager la composition du mobilier. En effet, ce dernier intervient dans ce que l’on a appelé la teinte médiante. Qu’il soit clair ou foncé, il doit obligatoirement influencer le choix de la couleur dominante sous peine de créer une note discordante qui nuirait à l’harmonie recherchée.
Le rêve d’un intérieur agréable étant enfin réalisé, il importe de savoir comment conserver et entretenir les peintures qui ont été un des éléments essentiels de ce résultat.